La pièce fut écrite en 1803. Elle raconte qu’un inconnu s’est introduit la nuit dans la chambre d’une jeune fille. Obligé de s’enfuir par la fenêtre, il a cassé une cruche en faïence de Delft. Autour de cet objet, pièce à conviction, s’instruit le procès devant le juge Adam. Les preuves contre le fiancé de la jeune fille semblent convaincantes mais, peu à peu, l’accusation dévie jusqu’à retomber sur le juge Adam lui-même. Celui-ci descend de l’estrade, perd sa perruque et s’enfuit comme un fou... Le juge est lui-même le coupable : le ridicule de la comédie vient de là. Partout, il y aura toujours un Adam qui s’arrogera le droit de juger un autre Adam : la philosophie de la comédie vient de là. En un seul acte ininterrompu, l’action se déroule, intense, riche en épisodes dans le décor d’une petite bourgade de Hollande. Là, au cours d’un procès, chaque personne se dévoile, chaque chose prend son relief ; au cours de l’aventure, nous voyons se profiler la cruche cassée autour de laquelle tout se meut : objet inanimé dont dépend la vie affairée des personnages.