Piet et Val sont morts. L’Histoire, la grande, aura finalement eu raison d’eux. Avant de s’évanouir pour toujours, broyés dans le silence et l’oubli, les deux demi-frères se présentent à nous, "posés sur le bord du monde comme ces photos dont nous meublons notre horizon par crainte du vertige". Ils parlent, retracent, rejouent pour les morts en sursis que nous sommes une histoire, leur histoire.

Un pays, deux peuples. Une famille, deux pères. Une mère, deux demi-frères.

Deux destins qu’une guerre civile opposera, puis séparera.

Homogénéisation ethnique. Disparitions. Déportations. Camps. Charniers. Exil.

Une enfance volée. Un silence, une béance de vingt-cinq ans.

Le renoncement. Les ambitions. La politique. Les rancoeurs.

Et puis, un beau jour, surgissant de nulle part, une lettre. Un rendez-vous, la nuit. Le chantier abandonné de ce qui aurait dù être le musée historique d’une ville à l’impossible mémoire. Deux demi-frères, des retrouvailles, un revolver...